vendredi 14 août 2009

Comment maintenir nos troupes motivées?

Comment on fait pour garder les membres de notre équipe motivés? Car on le sait bien, on veut que notre main-d'oeuvre soit motivée! On veut que nos gens aient des connaissances spécifiques, on veut qu'ils aient des compétences techniques, mais si ils sont un peu blasés, tout leurs précieux atouts seront grandement diminués!

Si on a les moyens et qu'on peut offrir des salaires et des avantages qui dépassent ceux de la concurrence, ça peut aider un peu. Mais attention: en fait, ça peut aider à ce que l'employé fasse le minimum requis pour qu'il conserve son emploi car il n'a pas envie de perdre ces conditions. Mais est-ce qu'on attend d'un employé qu'il fasse le minimum requis, ou on aurait avantage à ce qu'il ait envie d'en faire plus, d'aller plus loin, de trouver des solutions efficaces et rentables, de s'impliquer à améliorer le rendement de l'entreprise?

Pour ma part, je souhaite que nos employés aient des idées, qu'ils les émettent, qu'ils proposent des actions concrètes. Pour qu'ils aient envie de faire ça, il n'y a pas 36 façons: je dois les informer de la situation, de façon claire et transparente. Et aussi, je dois les écouter. Quand ils me proposent quelque chose, je dois entendre ce qu'ils disent, m'y attarder, poser des questions pour m'assurer que j'ai bien compris ce dont il s'agit, leur expliquer pourquoi je ne crois pas que c'set applicable, ou pourquoi au contraire je crois que ça peut marcher.

Dans une entreprise multinationale de peinture où j'ai travaillé, j'ai vu des exemples frappants de ce concept. Je vous explique: L'entreprise ayant été achetée par une plus grosse qu'elle, nous étions dorénavant entourés d'usines qui fabriquaient le même produit que nous, de façon plus efficace. Nous devions donc nous démarquer pour assurer notre survie. Les histoires de mauvaises relations de travail, de nombreux griefs, les trop nombreux accidents du travail, les vieux procédés de fabrication pas assez efficaces, il fallait améliorer tout ça. On fait comment pour imposer un changement à 100 personnes qui travaillent là depuis des dizaines d'années aux mêmes conditions plus qu'avantageuses, syndiquées par-dessus la tête depuis 35 ans??

Eh bien justement, on ne l'impose pas! J'ai vu le directeur réunir le syndicat avec des membres de la supervision et des ouvriers, leur dire ouvertement, par exemple: "dorénavant, on n'a pas le choix. La quantité X de peinture qu'on produisait en 24 heures doit maintenant augmenter à Y litres, en 20 heures. Telle usine du groupe le fait très bien, on nous exige de le faire. Comment pensez-vous qu'on peut y arriver?"

Et voilà, ça grogne, ça grogne très fort. Ça argumente, ça discute, ça résiste. On est en plein processus de gestion du changement. Mais une fois que tous comprennent qu'on n'a pas le choix, les propositions de solutions affluent! On propose de procéder ainsi, on suggère d'installer cela, on essaie de modifier certains postes de travail, on rééavalue les tâches, on fait des tests, on évolue et finalement on y arrive. Toujours. TOUJOURS! J'vous l'dis! Et les employés ont participé à la solution. Ils ont été informés du problème, et ils l'ont réglé eux-même. Ils sont fiers, ils se sont accomplis au travail.

C'est presqu'émouvant, c't'affaire-là...

Mais bon. Je me remets de mes émotions et je vous dis que c'est un principe que j'essaie d'appliquer dans la gestion de l'entreprise: informer et impliquer les employés. Et je vous dis que des bonnes idées, il y en a dans toutes ces têtes!